mardi 17 novembre 2020

LE MOULIN BONNET

 

LE MOULIN BONNET 

 

    Généralités

-          Le moulin Bonnet a été construit en 1776 (1). On pense qu’il s’est arrêté de fonctionner au début du 19° siècle avec l’apparition des machines à vapeur mais on n’a pas de date précise.

-           Il a été restauré en 2002 et la municipalité, à qui il appartient, en a donné la gestion à l’association " les Amis du Vieux Boulbon "

Au moment de sa restauration, il ne restait plus que la tour cylindrique et les meules qui étaient dans la végétation entre le moulin et la croix. Il a été restauré à l’identique (2) (ou presque) et est opérationnel. Les jours d’ouverture au public (deuxième et quatrième samedis et dimanches du mois, d’octobre à juin), si le vent est favorable (Mistral), on peut procéder à sa mise en marche.

      Remarque : nous ne sommes pas habilités à faire de la farine de manière " commerciale " mais lorsque le moulin est mis en marche on doit mettre du grain qui servira de lubrifiant entre les meules et il y aura donc production de " farine " plus ou moins fine suivant la force du vent.

      Le bois utilisé pour la charpente et la " mécanique " est du chêne. Le toit est constitué de lattes de cèdre rouge (red cedar)

   Rez de chaussée

-     Photos : étapes de la restauration.

-          Etat initial

-          Le système comporte deux meules (3) :

o   La meule inférieure fixe (meule "gisante" ou "dormante")

o    La meule supérieure (4) reliée aux ailes par un engrenage (meule "tournante" ou "travaillante"). On peut faire monter ou descendre cette meule à l’aide d’un levier commandé par un volant. Cette possibilité permet de freiner la meule lors du fonctionnement.

o   Les faces en regard des meules sont striées. Ces stries, qui sont légèrement en obliques les unes par rapport aux autres, permettent par effet de ciseaux de pré-écraser les grains avant qu’ils ne soient moulus.

-          Pour fonctionner les ailes doivent être entoilées

 


Etage

-          Lorsque les ailes tournent, elles entraînent une grande roue dentée (5) (le " rouet "). La rotation se transmet à la meule " tournante " par un engrenage (la " lanterne ").

-          Deux patins enserrent le rouet et sont commandés par un volant. C'est un frein qui ne sert uniquement qu'à l'arrêt pour immobiliser le système. En fonctionnement, ce frein est complètement desserré et le freinage s'effectue par frottement des meules l'une sur l'autre.

-          L’axe reliant la " lanterne " à la " tournante " a une section carrée. Il sert ainsi de came et fait battre " l’auget " ce qui permet de faire tomber petit à petit le grain contenu dans la trémie au centre de la " tournante "

-          Le rapport de multiplication est de cinq soit encore quand les ailes font un tour, la meule en fait cinq. La vitesse (6) moyenne d’utilisation est pour la meule d’environ un tour par seconde.

-          Les grains moulus sortent à la périphérie des meules et sont contenus par le bâti en bois entourant l’ensemble. Une lame métallique fixée sur la face latérale de la " tournante " pousse devant elle la farine produite et à son passage devant une ouverture dans le bâti, la farine, tombe dans un sac.

-          L’axe central sur lequel sont fixés les ailes et le rouet repose sur deux paliers. Le palier le plus sollicité, du point de vue usure, est celui qui est près des ailes. Pour éviter que le bois de l’axe ne s’use trop vite ce palier est constitué d’un bloc de marbre reposant sur un lit de sable pour diminuer les vibrations. L’autre palier, supportant un poids moindre est en bois.

-          Le moulin devait pouvoir fonctionner avec un vent de direction quelconque aussi peut on faire pivoter l’ensemble toit et ailes qui reposent sur le corps du moulin par l’intermédiaire de cylindres métalliques fixes (souci d’authenticité). Le toit pesant sept tonnes et la manœuvre se faisant manuellement, à l’aide de leviers, l’opération est laborieuse ! 

Notes

(1)      (acte relatant sa construction dans les archives de Boulbon) : " …construction d’un moulin à vent au lieu dit la sainte croix par Jean Braye et vendu à Antoine Bonnet … "

(2)      Restauration à partir des plans des moulins provençaux de l’époque. Il n’y a aucun roulement à billes. Tous les frottements se font bois sur bois, fer ou pierre (abondamment graissés !)

(3)      Ces meules, monobloc, sont en mollasse, mélange de grès et de calcaire et pèsent environ deux tonnes chacune.

(4)      Sur cette meule est gravée la date 1748 ce qui fait 28 ans avant la construction du moulin. On pense donc que c’est une meule de réemploi mais on n’en connaît pas la provenance. Il y a encore, à Boulbon, le quartier des moulins dont les premières traces apparaissent dans les archives vers 1300.

(5)      Les dents sont appelées alluchons (petites ailes)

(6)      Si le moulin tourne trop vite, les grains sont éjectés par la force centrifuge sans avoir été complètement écrasés et la mécanique souffre inutilement.

Cet article reprend un article publié le 29.02.2012 à retrouver dans les archives du blog

A voir également l'article du 24 janvier 2019