"Le
musée du Louvre conserve, depuis un don fait en 1904, une œuvre
intense, énigmatique, étonnante de silence et d'austérité. "
François
Boespflug, auteur de "La Trinité dans l'Art d'Occident
(1400-1460)".
Dans
la chapelle Saint-Marcellin, se trouve une reproduction
photographique.
L'original (172cm x 228cm) est exposé au musée du
Louvre.
Le
Retable de Boulbon a été peint vers 1450 ; l'artiste
reste, à ce jour, inconnu.
Il est contemporain du Couronnement de la Vierge (1453-1454, musée Pierre de Luxembourg, Villeneuve-lès-Avignon) et de la Pietà de Villeneuve-lès-Avignon (autour de 1455, musée du Louvre) d'Enguerrand Quarton.
Il est contemporain du Couronnement de la Vierge (1453-1454, musée Pierre de Luxembourg, Villeneuve-lès-Avignon) et de la Pietà de Villeneuve-lès-Avignon (autour de 1455, musée du Louvre) d'Enguerrand Quarton.
Exécuté
à l'origine pour l'église Saint-Agricol d'Avignon, il aurait été
donné par le chapitre Saint-Agricol (fondé par
le pape Jean XXII en 1316) à Saint-Marcellin de Boulbon vers 1537/1539. (Le prieuré Saint-Marcellin fut
uni à Saint-Agricol en 1456).
Il
fut placé derrière l'autel de Saint-Marcellin,
alors église paroissiale du village.
Il
est signalé dans les archives des visites pastorales: "1655:
Chapelle de saint Marcellin;
le mestre autel est orné d'un fort ancien et assez beau tableau ..."
En
1882 il est transféré dans la sacristie
de la nouvelle église Saint-Joseph
construite en 1875. Très abimé, le bois
sur lequel il était peint étant vermoulu et la paroisse ne pouvant
le faire restaurer, il est vendu en 1905 pour la somme de cinq mille
francs or.
En
1923 il est transposé du bois sur toile avant d'être exposé à une
place d'honneur parmi les Primitifs
provençaux.
Le
tableau représente le donateur agenouillé
(commanditaire de l'œuvre), Jean de
Montagnac, chanoine de Saint-Agricol, présenté par l'évêque
saint Agricol à la Sainte Trinité.
Une
colombe, symbole de l'Esprit Saint, relie Dieu, dont la figure
apparaît dans une fenêtre, et le Christ, au
centre, debout dans son cercueil, les mains jointes. Le Christ
porte les marques de la Crucifixion.
La
représentation de la Sainte Trinité, où l'Esprit
procède à l'égalité du Père et du Fils, rappelle la doctrine du
Crédo latin, soulignée par les paroles issues de la bouche de saint
Agricol: telle est notre foi.
La
droite est occupée par les instruments de la Passion.
Ainsi,
le Christ partage le retable en deux parties qui s'opposent : à sa
gauche un monde de souffrances et de ténèbres, à sa droite la vie
et la lumière.
A
une certaine époque on a ajouté, à côté de l'évêque les armes
du chapitre Saint-Agricol (cigogne d'argent tenant dans son bec un
serpent), le nom de saint Agricol et les
armes du pape Jean XXII.
Une
analyse poussée de l'iconographie du tableau montre qu'à travers
les instruments représentés, le Retable
illustre l'entière Rédemption : Incarnation, Passion,
Glorification.
D'après
Félicien Betton et Pierre Fanchini