LE MOULIN BONNET
Généralités
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Le
moulin Bonnet a été construit en 1776 (1). On pense qu’il s’est arrêté de
fonctionner au début du 19° siècle avec l’apparition des machines à vapeur mais
on n’a pas de date précise.
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Il a été restauré en 2002 et la municipalité, à
qui il appartient, en a donné la gestion à l’association " les Amis
du Vieux Boulbon "
Au moment de sa restauration, il ne restait
plus que la tour cylindrique et les meules qui étaient dans la végétation entre
le moulin et la croix. Il a été restauré à l’identique (2) (ou presque) et est
opérationnel. Les jours d’ouverture au public (deuxième et quatrième samedis et
dimanches du mois, d’octobre à juin), si le vent est favorable (Mistral), on peut
procéder à sa mise en marche.
Remarque :
nous ne sommes pas habilités à faire de la farine de manière " commerciale "
mais lorsque le moulin est mis en marche on doit mettre du grain qui servira de
lubrifiant entre les meules et il y aura donc production de " farine "
plus ou moins fine suivant la force du vent.
Le
bois utilisé pour la charpente et la " mécanique " est du
chêne. Le toit est constitué de lattes de cèdre rouge (red cedar)
Rez de chaussée
- Photos : étapes de la restauration.
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Etat
initial
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Le
système comporte deux meules (3) :
o
La
meule inférieure fixe (meule "gisante" ou "dormante")
o
La meule supérieure (4) reliée aux ailes par
un engrenage (meule "tournante" ou "travaillante"). On peut
faire monter ou descendre cette meule à l’aide d’un levier commandé par un
volant. Cette possibilité permet de freiner la meule lors du fonctionnement.
o
Les
faces en regard des meules sont striées. Ces stries, qui sont légèrement en
obliques les unes par rapport aux autres, permettent par effet de ciseaux de
pré-écraser les grains avant qu’ils ne soient moulus.
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Pour
fonctionner les ailes doivent être entoilées
Etage
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Lorsque
les ailes tournent, elles entraînent une grande roue dentée (5) (le " rouet ").
La rotation se transmet à la meule " tournante " par un
engrenage (la " lanterne ").
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Deux
patins enserrent le rouet et sont commandés par un volant. C'est un frein qui
ne sert uniquement qu'à
l'arrêt pour immobiliser le système. En fonctionnement, ce frein est
complètement desserré et le freinage s'effectue par frottement des meules l'une
sur l'autre.
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L’axe
reliant la " lanterne " à la " tournante "
a une section carrée. Il sert ainsi de came et fait battre " l’auget "
ce qui permet de faire tomber petit à petit le grain contenu dans la trémie au
centre de la " tournante "
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Le
rapport de multiplication est de cinq soit encore quand les ailes font un tour,
la meule en fait cinq. La vitesse (6) moyenne d’utilisation est pour la meule
d’environ un tour par seconde.
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Les
grains moulus sortent à la périphérie des meules et sont contenus par le bâti
en bois entourant l’ensemble. Une lame métallique fixée sur la face latérale de
la " tournante " pousse devant elle la farine produite et à
son passage devant une ouverture dans le bâti, la farine, tombe dans un sac.
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L’axe
central sur lequel sont fixés les ailes et le rouet repose sur deux paliers. Le
palier le plus sollicité, du point de vue usure, est celui qui est près des
ailes. Pour éviter que le bois de l’axe ne s’use trop vite ce palier est
constitué d’un bloc de marbre reposant sur un lit de sable pour diminuer les
vibrations. L’autre palier, supportant un poids moindre est en bois.
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Le
moulin devait pouvoir fonctionner avec un vent de direction quelconque aussi
peut on faire pivoter l’ensemble toit et ailes qui reposent sur le corps du
moulin par l’intermédiaire de cylindres métalliques fixes (souci
d’authenticité). Le toit pesant sept tonnes et la manœuvre se faisant
manuellement, à l’aide de leviers, l’opération est laborieuse !
Notes
(1)
(acte
relatant sa construction dans les archives de Boulbon) : " …construction d’un moulin à vent
au lieu dit la sainte croix par Jean Braye et vendu à Antoine Bonnet … "
(2)
Restauration
à partir des plans des moulins provençaux de l’époque. Il n’y a aucun roulement
à billes. Tous les frottements se font bois sur bois, fer ou pierre
(abondamment graissés !)
(3)
Ces
meules, monobloc, sont en mollasse, mélange de grès et de calcaire et pèsent
environ deux tonnes chacune.
(4)
Sur
cette meule est gravée la date 1748 ce qui fait 28 ans avant la construction du
moulin. On pense donc que c’est une meule de réemploi mais on n’en connaît pas
la provenance. Il y a encore, à Boulbon, le quartier des moulins dont les
premières traces apparaissent dans les archives vers 1300.
(5)
Les
dents sont appelées alluchons (petites ailes)
(6)
Si
le moulin tourne trop vite, les grains sont éjectés par la force centrifuge
sans avoir été complètement écrasés et la mécanique souffre inutilement.
Cet article reprend un article publié le 29.02.2012 à retrouver dans les archives du blog
A voir également l'article du 24 janvier 2019